Le Futur n’est plus ce qu’il était… à un film près !

La période des fêtes est passée, celle de Rogue One : A Star Wars story aussi. Le mois de janvier nous ramène à des considérations bien plus réelles et souvent… moins cools. Dans cette idée, je me suis mis à réfléchir à l’avenir que nous proposait le cinéma. J’ai donc effectué une liste des derniers films de science-fiction et/ou d’anticipation sortis… Et la question m’est vite venue à l’esprit :

Voit-on encore des films présentant le futur comme quelque chose de sympa ? Où tout se passe bien ? Sur une Terre n’est pas en train de mourir ? Avec une 3ème guerre mondiale qui n’a pas eu lieu ? Dont le peuple ne crève pas de faim ? Un système qui n’est pas une violente dictature ? Des machines qui ne cherchent pas à les détruire ? En bref :

Y-a-t-il encore des visions du futur où nous ne serions pas tous foutus ?

Les futurs dystopiques au cinéma sont si nombreux qu’ils en deviennent banals et faciles

Si je liste les films de science-fiction et d’anticipation que j’ai pu voir ces cinq dernières années, je réalise qu’aucun d’entre eux n’est franchement optimiste quant à notre avenir. Une liste très personnelle bien évidemment, mais aussi incomplète rassurez-vous (j’ai écarté les films de super-héros… parce que bon) :

  • Dredd,
  • Interstellar,
  • Elysium,
  • Time Out,
  • After Earth,
  • Riddick (3),
  • Snowpiercer,
  • Oblivion,
  • Looper,
  • Independance Day 2 (qui est toutefois plus positif qu’il n’y parait)
  • Pacific Rim,
  • Mad Max Fury Road,
  • Terminator 4 et 5,
  • La 5ème Vague,
  • Extinction,
  • American Nightmare 3,
  • Edge of Tomorrow,
  • etc…

Pas folichon tout ça, non ?

En effet, au-delà du fait que pas mal d’entre eux sont d’excellents longs-métrages, une question me vient tout de suite à l’esprit : Mais pourquoi, au cinéma, notre futur doit forcément être un endroit où les gens comme vous et moi sommes forcément foutus ?

Or, si ce pessimisme ambiant sur notre futur est très ancré dans les mentalités via ces films (ne parlons même pas des séries !), à quel moment le refusons-nous ? Ne peut-on voir un futur qui serait cool ? Où les gens travaillent, vivent dans le confort, sur une planète qui se porte bien et où les machines ne sont pas malveillantes ?

La vision positive du futur ne serait-il pas devenu le fruit d’une vraie créativité ?

La dystopie, le malheur et l’extinction de l’humanité ne seraient-ils pas devenus des visions convenues de notre avenir ?  Un raccourci facile ? Et l’étape suivant le « convenu » n’est-elle pas le « Has-been » ? La science-fiction et l’anticipation condamnant les dérives des pratiques contemporaines, qu’elles soient politiques, sociales ou environnementales, sont-elles éculées ou en passe de l’être ? Faut-il arrêter de s’inspirer de 1984 ?

On peut se poser la question, tant tout cela est lassant. Impossible de trouver un film présentant une humanité ayant su changer, s’adapter, évoluer dans sa perception du monde et de son avenir.

L’adage habituel veut qu’on s’entende répondre : « Si tout va bien, il n’y a pas de film ! ». Bien sûr que non, c’est un métier et ça s’appelle scénariste. Un récit ancré dans le futur ne doit nécessairement porposer un contexte dramatique.

Dans les exceptions, on peut parler de Star Trek et de bien évidemment Star Wars ! Mais ce serait oublier que ces œuvres, bien que très actuelles, sont un héritage des 60s et 70s, époque où la perception du futur et de ses enjeux n’étaient pas les même qu’aujourd’hui.

Vous voulez un exemple très récent ? Il y en a un, qui est sorti en 2015.

Il y a un film qui se place en exception : Tomorrowland !

tomorrowland - a la poursuite de demain - un fan de star wars

Contrairement à ceux que j’ai cité plus haut, lorsque ce film est sorti dans le salles, la bande-annonce ne m’a pas convaincu. Je ne suis pas allé le voir et ai tout de même très bien dormi. C’est lors de l’émission Killer Zone qu’une bonne partie de l’équipe en a largement vanté les mérites. Armé de mon courage, je me le suis procuré et l’ai de suite regardé.

Effectivement, grand bien m’en aura pris.

Ce film, intitulé en français « À la poursuite de demain », réalisé par Brad Bird (qui a refusé Star Wars 7 pour pouvoir se concentrer sur ce projet qui lui tenait particulièrement à cœur) est sorti en 2015… et nous offre une bouffée d’optimisme et de créativité. Une vraie révolution dans tout ce marasme et ce pessimisme qui gangrènent la SF. On y trouve Georges Clooney et notamment Hugh Laurie, qui se donnent la réplique merveilleusement.

Le synopsis : Casey, une jeune fille brillante et très optimiste et Franck, scientifique sans illusions se rendent à Tomorrowland, un lieu futuriste situé dans une autre dimension. Leur voyage et ce qu’ils en feront changera la face du monde.

Ce blockbuster familial n’a pas marché et souffre d’un maigre 50% d’avis positifs sur Rotten Tomatoes. Une sanction dure et franchement injustifiée, tant ce film prend à revers et renverse les codes actuels du film fantastique.

Bande-annonce !

Un optimisme concret, pas béat !

Tomorrowland se base sur la perception que nous pouvons avoir de notre futur… et l’idée que nos perceptions et nos pensées vont créer ce futur. Notre perception lui donne sa trajectoire. En ces temps de fatalisme et de pessimisme, c’est très pertinent. La résignation précipite la chute, elle passe de « possible » à « certaine ».

La jeune protagoniste Casey Newton (interprétée par Britt Robertson) raconte au début du film une histoire : « Il y a deux loups qui se battent perpétuellement. Le premier est sans illusion, désespéré. Le second est enthousiaste et plein d’entrain. Quel est celui va gagner ? Celui que tu nourris ».

Une idée simple qui résume le film.

Une idée géniale par scène !

tomorrowland - a la poursuite de demain - un fan de star wars

Tomorrowland est propulsé par une créativité débordante. « Une idée par minute », comme disent les compères de Zone 52. Du plus petit détail en second-plan aux trames maitresses du récit, tout est malin, original et franchement efficace.

De ce fait, on y croise une perception steampunk à la Jules Verne avec celle plus moderne proposée par le cinéma Hollywoodien… et le résultat en est le parfait mélange.

Que peut-on faire pour changer l’avenir qu’on nous promet ?

Tomorrowland nous met face à deux visions du monde, la fataliste et immobile. Celle qui tend à montrer que ce sont aux décideurs de ce monde de le changer. Et celle qui nous montre que nous sommes les moteurs du changement et que c’est notre vision du monde qui va le transformer : Que peut-on faire ?

Cette question est clef dans le récit. Une envie irrésistible de faire quelque chose pour empêcher le pire d’arriver ! Ne pas chercher de responsable, ne pas refiler la balle à quelqu’un qu’on estime plus compétent ou plus légitime… mais prendre à bras le corps le problème, personnellement et à son échelle.

Voilà pourquoi, en cette période hivernale, Tomorrowland (A la poursuite de demain) est le film parfait. Optimiste, rafraichissant et familial, il offre une bouffée d’air frais inattendue. Il vous emporte dans un univers positif, ingénieux et débordant de créativité, avant de vous redéposer sur Terre avec une nouvelle perception de ce qui vous entoure… et de l’avenir ! Idéal pour démarrer l’année 2017 !