Salutations citoyens. Ces dernières semaines, la terre a tremblé deux fois pour le fandom Star Wars. Tout d’abord avec le limogeage du duo Phil Lord et Chris Miller, tandem réalisateur du spin-of sur Han Solo.
Ces derniers sont désormais remplacés par Ron Howard, qui reprend le tournage où il s’était arrêté… non sans quelques modifications du script.
Quelques semaines plus tard, second coup de tonnerre avec Collin Trevorrow, qui a annoncé son départ de Star Wars IX… remplacé quelques jours plus tard par JJ Abrams.
Que se cache-t-il derrière ces mouvements, à la fois rares sur de telles productions et pas sans conséquences ?
Comprenons qui est le patron
À la tête de Lucasfilm se trouve Kathleen Kennedy. Cette dernière est avant tout productrice. Une productrice de talent.
Elle a travaillé au fil de sa carrière sur des films à l’impact certain tels que « E.T », les « Retour vers le Futur », Les Indiana Jones, « Les Nerfs à Vif », Les Jurassic Park, « La Liste de Schindler » et j’en passe une bonne trentaine.
Deux choses ressortent de cette carrière à faire pâlir d’envie les plus grands :
- Les succès incontestables de la très grande majorité des films sur lesquels elle a travaillé,
- Sa relation de travail avec les plus grands réalisateurs (Steven Spielberg, David Fincher, Robert Zemeckis, Clint Eastwood, Martin Scorsese, etc.).
Aujourd’hui à la tête de Lucasfilm, Kathleen Kennedy est une femme particulièrement expérimentée, faisant travailler des réalisateurs qui le sont beaucoup moins… à part JJ Abrams, qui commence à avoir une belle carrière derrière lui.
Phil Lord et Chris Miller ont commencé à bosser sur le spin-of Han Solo, deux réalisateurs n’ayant jusqu’à présent réalisé que quatre films, des comédies essentiellement. Durant le tournage, il a semblé que leur façon de travailler n’était pas adaptée (beaucoup d’improvisation, un ton très humoristique, etc.).
Ron Howard, qui remplace le duo limogé sur ce spin-of, n’est pas un lapin de six semaines. Sa grande expérience, combinée à son habitude des gros budgets et son école proche de celle Spielberg, lui donnent sur le papier tout ce qu’il faut pour travailler avec Kathleen Kennedy.
Aux USA, les producteurs ont la main mise sur les films (mais si vous écoutez Hyperdrive, vous le savez). Kathleen Kenedy a préféré changer de réalisateur sur ce film, plutôt que de bricoler en salle de montage et/ou faire de couteux reshoots dans tous les sens une fois le tournage terminé pour espérer faire quelque chose en accord avec ce qu’elle espérait voir.
Changer de réalisateur, une décision qui n’est pas sans conséquences
Avant d’hurler sa rage face à ces décisions, il faut bien comprendre que dans le cadre de la production d’un film, changer de réalisateur est un choix décisif, sans doutes celui du dernier recours.
Pourquoi ? Parce que cela a un coût.
Il faut tout d’abord trouver un réalisateur capable de reprendre le tournage… et en ayant envie. Le chéquier va être décisif pour convaincre ce dernier. De même, le script va sans doutes bouger (c’est le cas pour le spin-of sur Han Solo). Des scènes devront être tournées à nouveau, le casting peut même changer ! Bref. Il faut engager du monde et bousculer les choses, ce qui coûte un œil.
Et c’est sans doutes l’arrivée de Ron Howard qui a motivé à changer immédiatement de réalisateur pour l’épisode IX.
En effet, mieux vaut pour tous changer d’avis avant le tournage que pendant. Cela est bien meilleur pour :
- La production,
- Le tournage,
- Les acteurs,
- Les fans, bon sang !
Ainsi, Collin Trevorrow a sans doutes fait part de ses doutes quant à la réalisation de Star Wars IX et il a été décidé d’arrêter immédiatement l’aventure pour éviter la casse pendant le tournage. Quant au retour de JJ Abrams aux manettes pour la conclusion de cette postologie… et bien je pense qu’il est trop tôt pour réagir, en bien ou en mal.
Y-a-t-il une crise d’identité chez Luscafilm ?
L’expression est sans doutes trop forte. Mais il est tout de même bon de s’interroger sur l’intérêt de changer de réalisateur a chaque film de licence, si ces derniers n’ont pas de marge de manœuvre.
En effet, on pouvait penser que Lucasfilm allait proposer un traitement à la DC ou Marvel Cinematic Universe. A savoir un réalisateur apposant sa patte sur l’œuvre qu’il va traiter dans son film.
Ce fut le cas pour les Batman par exemple. Burton, Schumacher, Nolan et Snyder nous offrent ainsi quatre visions très différentes.
Mais ça ne semble pas être le cas pour Star Wars. Une décision qui se justifie, tant l’univers de la saga est précis et les fans exigeants (moi le premier). On peut toutefois se demander pourquoi ne pas conserver un seul et unique réalisateur en charge de la postlogie.
De même pour les spin-of, puisque ces derniers devront se plier à la vision de Lucasfilm. Une certaine forme de crise d’identité, pour un Star Wars qui n’a sans doutes pas encore trouvé son rythme et sa forme de croisière.
Je suis confiant, je pense que ça va venir. Il faut comprendre que c’est une situation unique en son genre que vivent actuellement Lucasfilm et les fans de la saga. Il est donc normal d’essuyer un peu les plâtres.
Personnellement, je jugerai sur pièce en allant voir le résultat dans les salles obscures. En attendant, n’oublions pas que le désordre n’est que le passage d’un ordre à un autre !