Rogue One, critique du premier spin-off Star Wars

Rogue One : A Star Wars Story. Il est assez incroyable de penser faire la critique d’un « spin-off » de la saga. Il y a cinq ans encore, c’était impensable. Et pourtant nombre de fans (dont je fais partie) en avaient rêvé. Surtout avec le serpent de mer que représentait la fameuse série « live » dont les rumeurs couraient depuis près de dix ans.

Et voilà, c’est fait ! D’ailleurs j’en profite pour vous l’annoncer : Je vais spoiler dans cette critique. Rien d’insurmontable, mais si comme moi vous préférez rester vierge de toute info, passez votre chemin.

Mes attentes étaient modestes

Contrairement à l’épisode VII, j’ai toujours pensé que ce Rogue One serait le film fait pour les fans. Un public d’adultes désireux de retrouver les éléments clefs qui ont fait le succès de la saga. Un Empire Galactique au sommet de sa forme et des rebelles tentant de secouer tout ça.

Je n’en attendais pas des merveilles. J’espérais simplement que cette idée de film de guerre n’allait pas saccager les fondamentaux de la saga, qui dépassent largement la simple présence de stormtroopers. Bon, au fond de moi j’espérai aussi qu’il ne donne pas une espèce d’Hunger Games galactique.

C’est ainsi que je suis allé dans la salle. Pas de pression particulière, mais l’œil aiguisé du fan prêt à analyser la première pierre de la stratégie de Disney sur le long terme : Le stand-alone.

Je vais pas vous faire languir plus longtemps, ce film est une réussite !

Rogue One : A Star Wars Story

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=218395.html

Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Malgré ses défauts, Rogue One est un bon film. Il est toutefois délicat de le comparer avec les films de la timeline classique de la saga, tant son traitement est différent. La comparaison peut se tenir face à The Force Awakens, en tant que film de l’ère Disney, mais ça s’arrêtera là.

Rogue One est un pur film de guerre. On évitera d’ailleurs d’y aller avec de jeunes enfants. Bien évidemment, il n’est ni ultra-violent ni gore, mais ce n’est pas un film joyeux et certainement pas drôle, malgré la présence de K2SO, le droid qui cherche à détendre un peu l’atmosphère.

Comme promis, les rebelles sont présentés comme prêts à tout pour gagner. On les trouve donc beaucoup moins « gentils » que dans la trilogie originale. Toutefois, l’empire n’est pas présenté comme moins méchant que d’habitude et les lignes ne sont pas brouillées. L’Empire galactique est et restera une violente dictature, menée par une main de fer… dans un gant de fer.

Pour y faire face, il ne faut pas s’armer de bonnes intentions, mais de blasters et de la volonté de gagner.

Des personnages… nombreux

Ciritique & avis Rogue One

Nous y découvrons donc comment les plans de l’étoile noire ont été volé, mais également comment cette dernière a été construite. Cela rend donc caduc le matériel développé dans l’univers étendu, exactement comme je l’avais prévu (je suis l’empereur de ce blog). Les personnages principaux de cette trame sont relativement nombreux. On peut en compter entre cinq et six. Deux seront développé, Jyn Erso et le capitaine Cassian Andor (pourquoi l’appeler Endor non, Andor ? Choix débile. Bref.).

Jyn Erso, incarnée par Felicity Jones est excellente. Un personnage équilibrée, portée par une soif de liberté et un désir de vengeance parfaitement légitimé par le scénario. Sur le papier, cela pourrait toutefois s’avérer un peu léger. Mais Felicity Jones arrive à dépasser cela et porte le film et tous les personnages.

Des autres membres du commando nous n’aurons que très peu d’informations. Ça ne gâchera pas le plaisir qu’on a de les voir dans ce film, mais on ne les trouvera pas attachants. Étant donné le fait qu’ils ne survivrons pas, ils n’auront strictement aucun autre rôle à jouer dans la partie Univers Étendu. A part un comic ou roman sur leurs origines… Bref.

Du côté de l’Empire, nous aurons quelques têtes connues, avec Dark Vador évidemment, mais aussi et ce fut une grande surprise pour moi : Le Grand Moff Tarkin… en CGI. Si sa première apparition est époustouflante de surprise, je regrette toutefois qu’ils n’aient pas choisi un acteur lui ressemblant. L’acteur originel Peter Cushing étant mort il y a plus de 20 ans, donner un nouveau visage au personnage aurait été sympa. 

Le méchant principal est le directeur Orson Krennic. Un administrateur impérial n’ayant d’autre soucis que sa carrière et une forte ambition. Je ne vais pas vous mentir, je l’ai trouvé fort peu marquant. En effet, sa dynamique de gratte-papier le rend assez peu impressionnant sur le terrain, voir pas à sa place du tout. C’est bien évidement l’idée voulue, mais cela tombe un peu à plat. Surtout lorsqu’il tient tête à Tarkin et/ou Vador. Cet axe aurait dû être plus finement travaillé. Mais Gareth Edwards n’a jamais été un expert dans le développement des personnages. De mémoire, seul le brillant Brian Cranston a réussi à se démarquer dans un film du réalisateur, à savoir Godzilla en 2014.

Enfin, un petit mot sur Forest Whitaker, incarnant Saw Gerrera, personnage de la série animée The Clone Wars. Il campe un rebelle désavoué car extrémiste. Le concept est intéressant et le personnage travaillé, même si un peu surjoué à mon goût. Whitaker excelle dans la sobriété, ce qui n’est pas le cas dans Rogue One.   

Le respect absolu du matériel de base

Ciritique & avis Rogue One

Rogue One : A Star Wars story de démarque de The Force Awakens par un parfait respect du matériel de Star Wars. C’était une crainte de ma part, tant le film s’ancre dans l’univers de A New Hope.

On retrouve donc tout ce qui fait la trilogie originelle, que ce soit les vaisseaux, les troopers ou même l’armure du seigneur noir. A ce niveau, rien à redire y compris pour moi… ce qui n’est pas peu dire.

La force de Rogue One est que non seulement il respecte l’univers, mais il le développe brillamment !

On y découvre de nouvelles planètes, originales et plutôt bien faites, même si le penchant pour la plaine vide déjà vu dans The Force Awakens se retrouve encore un peu. De nouvelles classes de Stormtroopers sont présentent et tiennent tout à fait la route, ainsi que de nouvelles armes au design très fidèle au style de la trilogie. Tout comme les nouveaux vaisseaux ou les nouveaux aliens. 

Un fan service digne de ce nom, en deux couches

Ciritique & avis Rogue One

Une chose me surprend avec ces deux récents films Star Wars. Pour la sortie de l’épisode VII, les critiques hurlaient au fan service décomplexé, alors que ce dernier en est absent (lisez ceci).

Dans Rogue One : A Star Wars Story, le fan service est particulièrement fort. Mais pas un mot sur le sujet dans les critiques. Mystère.

Pourtant, que ce soit les stormtroopers, l’apparition de personnages de la trilogie ou de la prélogie, certaines scènes qui sont conçues pour rappeler la trilogie originelle : Le fan service est particulièrement présent et à tous les niveaux !

Le plan final de Darth Vader est un rappel absolu à la scène d’ouverture de l’épisode IV. Le grand moff Tarkin et la princesse Leia en CGI, l’étoile noire, la bataille finale… Du pur fan service ! Mais ce dernier est en deux couches, car il y a aussi celui réservé au Hardcore Fan de Star Wars. Vous savez, le gros lourd qui gueule tout le temps.

En effet, nombreuses sont les références qui touchent les fins connaisseurs de la saga et de son Univers Étendu :

Tout ceci est discret, parsemé ici et là… Mais qui a l’œil exercé du True Fan l’a vu… et a adoré ça !

Voilà un fan service digne de ce nom. Tellement que personne n’a rien à redire dessus. Comme quoi, au lieu de s’en révolter là où il n’est pas, apprécions comme il se doit les endroits où il est !

Un scénario solide

Ciritique & avis Rogue One

Le scénario de Rogue One tient tout à fait la route. Même s’il a tendance à nous perdre dans les premières scènes, nous faisant sauter d’une planète inconnue à une autre, il déroule son intrigue de manière assez fluide en maintenant un excellent rythme. 

On ne s’ennuie pas une seconde et si la fin nous montre trop rapidement que personne ne s’en tirera, on atteint un paroxysme jouissif avec la bataille finale dantesque. Cette dernière n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle des Gardiens de la Galaxie, tant le traitement de l’action est proche. Oui, je peux vous choquer, mais si vous avez l’occasion de creuser un peu ces deux scènes, vous verrez que je n’ai pas tord. 

Un film qui n’est pas exempt de défauts

Et les critiques devraient l’avoir à l’esprit avant de lui offrir un généreux 10/10 ou 4,5/5 comme sur allociné en hurlant « chef d’œuvre ». 

. La musique est nulle : Nous n’en garderons strictement rien, pas un seul passage n’est abouti. La séquence musicale accompagnant le titre du film m’a donné l’impression d’une sonnerie de portable voulant proposer un thème proche de Star Wars sans payer les droits d’auteur. C’est un peu raide, mais la musique est si importante dans la saga. Je fut déçu par celle de l’épisode VII… elle est pourtant magique en comparaison. 

. Le traitement dramatique est longuet : Edwards nous pousse à assister à la mort de chacun des protagonistes, les uns après les autres et pendant dix plombes. Or, nous n’avons pas besoin de ça pour comprendre que la bataille est dure et qu’ils se sacrifient. D’ailleurs, avoir un survivant aurait été finalement original dans le traitement.

En effet, il est cousu de fil blanc que personne ne s’en sortira. Mieux encore, laisser comprendre la mort de tous, sans l’afficher systématiquement aurait laissé planer une forme de doute… qui aurait pu être ensuite développée dans Star Wars Legends !

. La réalisation est chaotique : C’est la limite du traitement « film de guerre ». Le premier quart d’heure du film nous envoi sur 4 planètes différentes (à la louche) dont la plupart que nous découvrons. On a le sentiment de sauter du coq à l’âne. De même, la puissance des décors, des vaisseaux et des aliens font qu’il est difficile de saisir les scènes dans leur globalité. La caméra portée et les plans serrés nuisent parfois à la compréhension de la situation. Nous ne sommes pas sur une plage de Normandie ou au japon. Ces éléments ont leur importance et il est parfois difficile de saisir les seconds plans.

. Le sous-titrage est bâclé : Je n’ai pas vu la version française. Mais parlant assez bien anglais, j’ai trouvé que le sous-titrage était loin de servir le film. De bons dialogue très mal traduits.

Rogue One est un bon spin-off

La stratégie du spin-off s’avère pertinente pour développer des axes particuliers de la saga. L’insertion de personnages issus de l’univers étendu fonctionne et tout cela peut présager de très bonnes créations.

Rogue One s’avère être un film solide. Il n’est pas exempt de défauts et n’est certainement pas le chef d’œuvre dont on commence déjà parler. Mais il pose la première pierre de films tournés vers les fans adultes. Il fait preuve d’originalité, de respect de l’univers et nous offre un récit riche et émouvant.

Il serait intéressant que les prochains tapent dans des phases peu explorées de la saga, comme l’ancienne république. En ce qui me concerne et en tant que spin-off, je lui donne 3,5 ewoks sur 5. Je vais très certainement aller le revoir bientôt, pour vérifier cette impression positive !

note film rogue one

2 comments

  1. Globalement d’accord, même si on regrette quand même que les Gungans n’aient pas été de la partie.

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